Vigilance et travail au rendez-vous

Publié le par Amicale

Ce soir, les locataires ont eu droit au compte-rendu de la rencontre du 30 Juin entre l'Amicale et M. Antoine Fayet dans les locaux d'ICADE à Paris. Un rapport détaillé de cette réunion a été envoyé à M. Alexandre Brard, Directeur du projet de vente. Nous publierons ce rapport une fois qu'il sera validé par les deux partis. En attendant, c'est au tour de nos lecteurs d'en savoir un peu plus.

Nous n'irons pas dans les détails de la rencontre, nous signalerons juste les points les plus importants. M. Fayet s'est dit très surpris de la mobilisation au 7 Rue Jean Macé. Jamais une ville du Val-de-Marne n'a suscité autant d'hostilité à un projet comme celui-ci, nous dit-il. Nous ne pouvons que savourer le compliment.

Il a donc fallu expliquer à M. Fayet pourquoi 85% minimum de locataires ont voté contre cette vente à la découpe. Ils ne sont pas fous pour acheter dans un bâtiment de 18 étages ! Les charges qu'ils devraient payer seraient beaucoup trop lourdes : les services collectifs, l'entretien de l'immeuble, les travaux de gros oeuvre, le ravalement de la façade, l'entretien des deux ascenseurs, les dépenses de réparation, les frais du gardien, l'éclairage des parties communes, les accidents liés aux canalisations vétustes...

...

... et puis les assurances de la copropriété, les taxes relatives à l'immeuble, les frais de tenue des assemblées de copropriétaires, les frais de procédure...

... tout cela multiplié par 18 étages...

Nous avons rappelé à M. Fayet que les origines sociales de la majorité des locataires oscillent entre la classe moyenne et la classe modeste, qu'ils sont déjà actuellement en train de demander moins de charges sur le montant de leurs loyers. ils paient déjà aujourd'hui, en tant que simples locataires, 300 euros de charges par mois, un chiffre faramineux.

Ajoutons à cela le manque d'entretien du batiment, l'accumulation des propositions d'aller voir ailleurs et l'état des appartements, vous obtenez un non quasi-unanime !

La présentation de la pétition a refroidi quelque peu nos interlocuteurs... Pour un temps seulement car M. Fayet n'a pas manqué, après nous avoir dit "C'est clair que je ne peux pas vendre dans ces conditions", d'user de son fameux "s'il n'y a pas de vente...". La dernière fois, il l'avait complété par "...il n'y aura pas de travaux". Cette fois-ci, il a préféré cet ajout : "j'appliquerai l'Article 17c de la loi de 1989 pour augmenter les loyers des locataires".

Ah la la ! Décidément, M. Fayet ne porte pas ses locataires dans son coeur.

En tous les cas, nous avons gentiment remis les choses au clair. Pas question pour nous de subir cette espèce de recours constant à des techniques d'intimidation. On est là pour discuter et avancer. Evidemment, M. Fayet a réaffirmé son refus de vendre en bloc à un bailleur social. Il a souhaité faire une autre proposition.

Si, et seulement si, nous acceptons la vente à la découpe du 7, Icade pourrait -le conditionnel est important- vendre en bloc un des deux autres bâtiments à un bailleur social, et constituer l'autre en logement intermédiaire. Les locataires du 7 seraient prioritaires sur les logements qui se libèreraient au 3 et au 5. Irréaliste et sans doute concrètement farfelue, cette idée, intéressante dans l'absolue, est loin d'être la plus efficace et nous n'avons pas manqué de le dire à M. Fayet.

Si vous annoncez aux locataires du 3 ou du 5 qu'ils vont avoir un bailleur social, croyez-vous vraiment qu'ils vont vouloir déménager ? Non seulement cela va freiner le taux de rotation des locataires mais en plus aucune garantie n'existe pour que les logements vides du 3 ou du 5, déjà très peu nombreux, soient attribuées en commission aux locataires du 7. Le compte-goutte et les conflits que cela perpétuerait semblent tellement évidents que l'idée est intéressante sans être applicable.

Néanmoins, nous avons accepté une seule négociation. Nous réfléchirons à cette proposition si et seulement si la réunion d'information est reportée au mois d'Octobre. Si nous constatons après étude auprès des locataires, des juristes et des experts que cela relève plus de la fantaisie que de la réalité, il faudra lors de la prochaine réunion avec M. Fayet que celui-ci retire le projet de vente du 7 contre lequel les locataires des trois batiments sont hostiles et contre lequel ils sont prets à se battre avec la commune à leurs côtés. Ils l'ont d'ailleurs encore prouvé aujourd'hui par les premiers commentaires qu'ils ont faits lors de la réunion d'information.

Nous travaillerons donc, nous sommes de bonne foi, nous distribuerons les informations que ICADE nous ont confiées concernant la vente aux locataires et nous rapporterons les résultats de notre étude. En tous les cas, nous le disons, le répétons et la maintenons fermement : LES LOCATAIRES NE VEULENT PAS DE COPROPRIETE  ET CONTINUERONT SANS DOUTE DE LE MANIFESTER OSTENSIBLEMENT.

To be continued...

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